Editorial – Newsletter Transition Ecologique – Février 2021

Jean-Charles Colas-RoyResponsable Transition écologique LaREM et Député de l’Isère  

 

« Impliquer toute la société dans la transition écologique pour passer du consensus sur le diagnostic au compromis sur les solutions », tels étaient les mots de notre ancien Premier Ministre Edouard Philippe lorsqu’il a confié, en juillet 2019 au Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE), la création d’un dispositif inédit de démocratie participative, celui de la Convention Citoyenne pour le Climat (CCC) 

150 citoyens, âgés de 16 à 80 ans, comptant autant de femmes que d’hommes et constituant un panel “représentatif” de la population, ont été sélectionnés par tirage au sort dans la France entière. Durant 9 mois, un même objectif les a rassemblés, « définir les mesures structurantes pour parvenir, dans un esprit de justice sociale, à réduire les émissions de gaz à effet de serre de la France d’au moins 40% d’ici 2030 par rapport à 1990 ». La Convention Citoyenne pour le Climat a rendu ses 149 propositions au Président de la République en juin 2020. Ces solutions sont répertoriées en 5 grandes thématiques, à savoir : Consommer, Se Déplacer, Se Nourrir, Se Loger, Produire et Travailler. 

Depuis, les lignes ont bougé. Au niveau européen, l’objectif de réduction d’au moins 40% des GES en 2030 dicté par l’Accord de Paris, a été revu à la hausse par les instances de l’Union Européenne. Le 11 décembre dernier, les 27 se sont entendus sur une réduction d’au moins 55%. Un vaste paquet législatif sera proposé par la Commission européenne à partir de juin prochain et permettra de poser les jalons pour atteindre ces nouveaux objectifs très ambitieux.  

Avec le plan de relance “France Relance” et le texte issu des travaux de la CCC, notre pays va franchir de nouvelles étapes structurantes sur la voie de la neutralité carbone à horizon 2050. En septembre dernier, le Gouvernement a présenté un plan de relance historique de 100 milliards d’euros destiné à faire face à la crise. Un tiers de cette enveloppe, soit 30 milliards d’euros, sera directement alloué au financement de la transition écologique 

A la fin de l’année 2020, le Gouvernement s’est également penché sur l’élaboration du projet de loi prenant acte des propositions de la CCC. Baptisée « Climat et Résilience », la future loi porte une triple ambition et approfondit des thématiques récemment traitées dans certaines lois phares du quinquennat : les transports (LOM), l’alimentation (EGalim), la rénovation des bâtiments (ELAN) ou encore l’économie circulaire (AGEC). C’est pourquoi, en s’inscrivant dans la continuité des lois déjà votées et en complément du plan de relance, le texte « Climat et Résilience » va permettre de consolider les jalons déjà posés et d’accélérer les transitions. La future loi constitue une opportunité supplémentaire pour nous aligner avec le nouvel objectif de l’Union Européenne, celui d’infléchir nos émissions de gaz à effet de serre de 55% en 2030 par rapport à 1990. Enfin, au-delà de l’impératif climatique, “Climat et Résilience” devra s’inscrire comme l’exemple historique et tangible d’un renouveau possible pour notre démocratie. Il nous faut mieux associer les citoyens aux débats publics et aux prises de décisions car la démocratie participative et la démocratie représentative se complètent et s’enrichissent mutuellement 

A partir du mois de février, lorsque le texte sera officiellement présenté aux députés, il sera inéluctablement soumis à de potentiels amendements. C’est pourquoi, en tant que responsable Transition écologique du Mouvement, je vous invite à participer, vous aussi, au débat. Profitez de cette occasion pour y réfléchir en interne, notamment au sein des comités locaux. A l’issue des consultations, ces derniers pourront transmettre les mesures phares que vous aimeriez voir retranscrites dans le texte. Des avancées majeures pourraient alors être discutées dans l’hémicycle en vue d’un éventuel ajout au texte, comme l’instauration d’un chèque alimentaire par exemple. 

La crise sanitaire, économique et sociale ne doit pas nous détourner de l’urgence à agir en faveur de la préservation de la biodiversité et de la lutte contre les dérèglements climatiques. La période actuelle nous donne l’occasion de repenser notre économie en favorisant un système tourné vers la résilience environnementale. Portons ensemble, avec ambition, une écologie progressiste, vectrice de justice sociale et créatrice d’emplois. 

2 réflexions sur “Editorial – Newsletter Transition Ecologique – Février 2021”

  1. bonjour!!! une fois de plus, face à l’urgence, ne faisons pas de vagues…passoires thermiques et économies d’énergie, notre cher gouvernement est passé d’un projet concernant 400000 logements à 250000 car il ne faut pas inquiéter! j’en ai marre d’être violenté par l’inertie des décideurs ! car le projet européen est passé lui d’une réduction de 40% à 55% des émissions mais chez nous on réduit la réduction !!!proprement incroyable!!

    1. Bonjour, Merci de votre commentaire. On peut certes trouver que les choses ne vont pas assez vite, et à TEEM nous ne cessons de faire des propositions pour accélérer la transition écologique et la lutte contre le réchauffement climatique. Mais il faut également reconnaître que l’action entreprise depuis 2017 est la plus énergique jamais entreprise en France, et que les différentes mesures adoptées, sous réserve d’une application efficace, sont à la hauteur des enjeux, nous vous invitons à consulter le très récent rapport du BCG à ce sujet (https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-37027-etude-bcg-loi-climat.pdf). Par ailleurs, effectivement le mandat de la CCC était d’un objectif de réduction de 40% des émissions de GES à horizon 2030, mais depuis l’Europe, avec l’appuis énergique de la France, a relevé ses ambitions à -55% et c’est sur ce nouvel objectif que devrait s’aligner l’action du gouvernement. Par ailleurs, à notre connaissance, aucune étude n’a été réalisée pour évaluer l’impact des mesures proposées par la CCC et valider qu’elles permettent bien d’atteindre les -40%, ce qui représente clairement un angle mort du processus.

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